I've been taking hard drug- I've been a junkie
J'ai été une junkie.
Oui c'est la vérité.
Moi.
La fille la plus clean, tranquille, qui n'a jamais fait le mur et qui n'aurait jamais fumé ne serait ce qu'un joint...
J'ai pris de la drogue dure.
Je n'ai rien vu venir, je croyais souffrir d'un cœur brisé.
Comme si je savais seulement ce que cela voulait dire.
En tous les cas, après cette rupture, je ne voulais plus rien ressentir, m'étourdir et oublier.
J'ai cherché un palliatif.
Je n'y prêtais pas tellement attention au premier abord.
Il était si poli, si distingué, si charmant et ma foi, tellement inoffensif.
Je me suis laissée envelopper sans me méfier dans une fausse sécurité.
Toute cette éducation bristish, cet art de faire de la vie de l'autre un comte de fées... les voyages, les fiançailles, le loft, le bébé....
Il a tout simplement répondu à mes besoins les plus secrets.
Avant que je ne m'en rende compte, toutes ces bonnes manières anglaises ont disparues, cet homme est devenu drôle, moins coincé, cash... voire dangereusement sexy.
Addictif.
Il n'était pas juste un homme.
Il est devenu le seul.
Il lisait dans ma tête comme dans un livre ouvert.
Un poison. Une drogue dure.
J'en prenais encore et toujours sans modération.
On riait des mêmes choses, on avait les mêmes passions, et sa peau m'était électrique, irrésistible.
Un venin courant, glissant dans mes veines à très haute vitesse.
Paralysant mes défenses, jusqu'à ce que je me consume littéralement.
Jusqu'à ce que je lui succombe.
Enfin. Offerte.
Désespérément.
Puis, un soir, ma vie a basculé.
Le ciel a changé de couleur.
Il n'y avait plus que du sang.
Partout.
Ma vie s'est arrêtée.
Ma respiration aussi.
Mon âme s'est perdue quelque part dans ces escaliers.
Je ne me souviens que peu distinctement de ce qui s'est passé ensuite.
Une perte de mémoire.
Une grosse perte de poids.
D'énormes changements d'humeur, passer de l'agressivité à la crise de larmes.
Les doutes... un manque de confiance envers mes proches et envers moi même;la douleur mentale.
La folie.
Avant, je souriais avant avec plus ou moins d'indulgence aux personnes qui pensaient que l'on peut se mourir d'amour ou aimer à en perdre l'esprit.
Croyez moi cela n'a rien de risible.
Il a fallu me sevrer.
Une droguée, une loque.
J'ai brisé le cœur de mes parents.
Je ne m'en rendais même pas compte.
M'écouter, et prendre conscience de moi même et du mal qui me ronge.
M'éloigner physiquement, me couper des autres, et casser mon cycle et ma dépendance.
J'ai du suivre une thérapie, me réalimenter, réapprendre à sourire, mettre un pied devant l'autre.
Remettre une robe, me coiffer, écrire, puisque je ne communiquais plus du tout.
Canaliser ma rage, et mes larmes, pour rétablir mon humeur.
Arrêter.
Accepter de me reposer.
Revenir, et guérir.
Ne plus avoir peur de mon ombre, regarder dans les yeux l'homme qui se lève depuis plusieurs mois à côtés de moi pour la première fois.
J'étais une femme drôle, inconsciente et je me croyais plus forte que je ne l'étais.
Je ne pensais pas réellement qu'on puisse se perdre à aimer.
J'avais tort.
C'est extrêmement sérieux.
Je suis tombée dedans comme d'un précipice.
Comme on tombe dans la drogue dure.
On essaie pour voir, pour s'amuser, ou pour se distraire d'une situation, on croit tout contrôler...
C'est un excès de vanité qui m'a perdue.
Je me suis crue plus intelligente.
J'ai d'ailleurs très mal vécu d'être prétendument si intelligente et de mettre faite avoir comme une gosse.
C'est bien fait pour moi.
La vanité est un défaut et une faiblesse.
Je ne sous estimerai plus jamais qui que ce soit.
Depuis j'ai grandi.
J'ai moins peur.
C'est une expérience qui m'a marqué au fer rouge.
Je n'oublierai jamais.
On peut aimer à une certaine dose. Sans le vice, le besoin et l'accoutumance.
Toutes les relations ne sont pas systématiquement aussi malsaines.
Il faudra juste apprendre à reconnaître les sociopathes et les différencier des autres.
Pour l'heure, je ne suis pas encore au point sur ce travail.
Donc, j'ai décidé de rester gentiment dans la douce sécurité.
Je continue l'écriture, qui de toute évidence me calme et me fait du bien, et mes consultations chez un spécialiste, qui m'aident à centrer mes réflexions.
Je suis sevrée désormais.
Ma thérapie m'apporte beaucoup.
Je ne pense plus avoir perdu du temps ni des années.
J'ai appris et découvert qui j'étais.
Si je recroise cet anglais.
Il n'y aura pas de larmes, ni d'esclandre.
Juste un coup de poing.
Je compte simplement rendre ce coup qui a fait basculé toute ma vie.
On m'a appris à rembourser mes dettes.
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