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Channel: Le blog de ellasreverie
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Do not loose yourself in that game

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All those photographs around me... I can remember now

Je suis assise sur mon doux canapé crème.

Sur le tapis, des photos sont éparpillées tout autour de moi.

C'est une fraîche journée de printemps.

Le ciel est bas, et laiteux, je n'ai pas très envie de sortir aujourd'hui. Juste de me terrer à la maison... Dehors, le vent joue avec la lavande et taquine les branches des jeunes pousses de bambous.

Même mon chat n'a pas eu la foi de rester sur le balcon.

On a décidé toutes les deux de mettre le chauffage à fond et d'allumer les bougies dans tout le salon et sur la terrasse. C'est intimiste, cela détend, j'aime assez, je crois que minette aussi...

Elle ronronne sur le plaid, pendant que je sirote mon thé, au parfum de Noël... oui, peu m'importe que nous soyons un lundi de Pacques.

Mes pieds sont nus sur le tapis, mes cheveux frisés n'ont pas aperçu un peigne depuis hier soir, c'est férié pour eux aussi, la seule coquetterie que je me suis autorisée aujourd'hui, en plus de ma nuisette, est un trait de bâton de rouge Chanel scandaleusement cher, de l'avis du chat.

D'humeur jazzy cet après midi. Et un brin sexy, je crois.

Je commence depuis quelques temps à prendre conscience de moi-même. Même alors que je suis installée devant l'écran, presque seule avec moi-même.

Laisser mes pensées vagabonder. Se détendre, s'apprivoiser, être soi.

L'écrire me confère cette liberté, cette sensualité, cette force qui m'aide à me poser, et à observer, entendre, effleurer, juste percevoir... exister, pour soi, pour une fois...

Je suis assise avec toutes ces photos, des clichés d'une vie... à me faire du souci pour elle.

Elle est grande, je sais, mais je ne peux pas m'en empêcher.

Mes lèvres brûlent.

Je les ai trop mordues. A réfléchir.

Pourtant, curieusement, j'aime cette sensation.

Ce n'est pas tant que ce soit douloureux, c'est l'électricité que cela dégage...

Il y a ce truc dans ma tête en ce moment. Qui me conduit très certainement devant mon ordinateur et qui me pousse à me mordiller les lèvres, entre deux bouffées de ma cigarette.

J'ai fait une promesse à quelqu'un que j'aime.

J'ai promis de faire très attention, et de la protéger.

Ce que ma foi, j'ai fait.

Il paraît que je suis la plus forte des deux.

Je n'oublie pas d'être pragmatique avant d'être sensible, et de savoir comment sortir d'une situation avant d'y entrer.

Ce que je trouve être du bon sens.

Rester libre. Ne pas se laisser étouffer.

Elle (sourire), c'est mon contraire. Elle est impulsive, tendre, loyale, drôle et a le don rare de se fourrer dans des situations inextricables.

Elle a cependant accepté d'être au calme quelques temps.

c''est vrai que cela dure depuis un moment...

Pourtant, apparemment, elle manifeste des envies de souffler, de prendre l'air...

C'est vrai qu'elle est restée protégée si longtemps, loin du monde, loin des rires, et des dangers.

Depuis quelques temps, elle a recommencé à sourire, à s'acheter des marguerites.

Elle a ce truc dans son sourire. Une lumière, une chaleur.

Elle attire les gens. Trop de monde, selon moi (nettement moins sociable).

Cela me fait peur.

Il y a ces personnes qui s'intéressent à elle...

Elle soutien qu'il faut bien vivre un peu.

Peut-être est ce elle qui a raison ?

Peut-on toujours tout contrôler ? Jusqu'à quel point ?

Le fait de tenir à elle, comme à une sœur, une autre partie de moi, me rend t-il moi même vulnérable ?

Je l'ai vue tomber, s'affaisser, mourir pour lui. Manquer de perdre l'esprit.

J'ai eu peur.

Elle ne s'en est jamais remise, non plus.

Et là voilà, belle, drôle, lumineuse qui revient à ce qu'elle était.

Elle baisse ses défenses, tout ce travail que nous avions mis en place.

Elle est avec un garçon adorable.

Elle s'ennuie.

Je le sais depuis le début. Pourtant je n'ai rien dit, ni rien fait pour l'en dissuader.

Elle recommence à regarder par la fenêtre.

Que faire pour qu'elle ne l'ouvre pas ?

Je suis rationnelle, elle est à l'instinct.

Quand on s'organise, on se protège.

Pas de risques, pas de feux d'artifices non plus. Mais pas de crises cardiaques.

Plus de chutes.

Le contrôle demande de la discipline, du caractère et de la détermination.

De la force.

On est souvent usé de faire attention à ne pas tomber, à ne pas s'attacher.

A moins que ce ne soit une faiblesse ?

Il va me falloir une nouvelle cigarette, et un autre thé.

Le contrôle assure une sécurité. Oui, certes, un peu d'ennui aussi.

Mais il évite le risque, l'attente et la très certaine déception... qui amènera les larmes, ou pire.

Est ce si mal de vouloir se protéger et sécuriser ceux que l'on aime ?

L'inconscience qui veut qu'un individu retourne à une situation périlleuse en étant pleinement conscient du fait qu'il risque de s'y perdre, juste pour suivre ses émotions.... est ce de la bêtise ? Ou du courage ?

On explique que la bêtise c'est faire preuve d'un manque de jugement quand le courage est un trait de caractère permettant de surmonter la peur pour faire face à un danger, mais c'est aussi faire preuve d'endurance face à la douleur...

C'est flippant.

Il n'y a décidément plus de chocolat dans cette maison ?!!!

C'est elle, la plus forte de nous deux. On nous a bien mal renseignées.

Je suis la plus âgée, la plus expérimentée.

Déjà enfant, je calculais plus vite la probabilité de tomber, et je choisissais un autre chemin. Je rendais les coups pour qu'elle ne soit pas blessée.

Mon double.

La gentille partie de moi, que personne ne voit.

Celle qui ramenait les chatons et les chiots perdus à la maison, et qui les planquait en espérant que mon père ne les trouverait pas... -:)

Celle qui aime avec la force du vent, qui donnerait tout pour ses amis, sa famille, son petit frère... celle qui à trop aimer, s'est perdue.

Elle est bien plus douce que moi, plus belle aussi, plus courage que moi, et tellement plus petite, plus fragile.

Et tellement plus drôle, intrépide et inconsciente.

J'aurais du aller à la messe, pour prier pour elle, tout compte fait.

Ou pour moi.

Ces photos par terre, l'enfance, l'insouciance.

Il faudra bien que j'apprenne à vivre, même si c'est effrayant, même avec l'imprévu.

Il faudra bien que je l'aime, encore, si elle ouvre cette saleté de fenêtre.

Elle est trop jolie pour être cloîtrée, ou pour rester dans cette bulle, seule constamment, même avec lui, frustrée, et isolée, depuis trop longtemps.

Et quand elle tombera. Encore. Je serai là.

Le plus tard sera le mieux.

Que Dieu la protège.

E


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