Ce n’est plus suffisant, désormais.
Pas cette fois-ci mon amour.
Non certainement pas.
Non ce n’est pas ta faute. En fait, c’est très certainement de la mienne.
Oui, mon chéri, discuter avec toi au téléphone est très agréable.
Oui, mon cœur, j’aimerai que tu m’invites à danser. C’est dommage que tu refuses de le faire.
Oui, bien sur tu peux, m’offrir un thé, et des fleurs… blanches de préférence, c’est une couleur neutre.
Bien sûr, tu es charmant de temps en temps, mais c’est loin d’être suffisant.
Je ne suis plus charmante depuis très longtemps. Je suis pire.
Je suis devenue une bombe pendant que tu n’étais pas là. Je n’ai rien vu venir,
C’est très agréable.
Cette femme, nue sur son canapé un smoothie à la main… c’est moi.
Cette femme avec qui a vécu trois ans avec toi sans même que tu ne la remarques.
Comment as-tu fait ?
Est-ce de l’autisme ?
Je suis restée ici, à ma place, pendant tout ce temps, à patienter pour que tu tombes amoureux.
Il faut croire que cela n’arrivera jamais.
On ne peut pas aimer un courant d’air.
Dieu sait que j’ai essayé.
Trop de restrictions, trop étriqué. La morale… les reproches…
Mon Dieu, parfois tu étais pire que mon père !
Je ne veux pas d’une vie bohême avec un homme qui change de port comme moi de petites culottes.
Je veux aller chercher mes enfants après l’école, et leur acheter un pain au chocolat.
Je ne veux pas que tu les mettes sous cette infâme pluie bretonne pour faire de la voile au prétexte saugrenu de leur apprendre la vie, non, parce que la pluie c’est nul et qu’ils vont attraper une pneumonie.
Je veux des enfants du soleil, qui vivent dans le sud est, parce que, jamais non plus jamais je ne retournerai dans le far ouest nantais.
Je veux qu’ils apprennent le patois du coin, qu’ils mangent de la socca et qu’ils apprennent à faire du vélo sur la prom’ !
Je ne veux pas partager ma vie avec un homme qui n’a pour moi que deux mots de vocabulaire, qui me baise une fois par semaine, et qui préfère son ordinateur à ma compagnie.
Je veux jouir et pas par accident. Régulièrement, si possible
. Rire aux larmes, et oui, merde, la routine qui te fait tant flipper, moi j’y tiens…
Aller au restaurant du coin, être bons amis avec le proprio, prendre de ses nouvelles, acheter mes fleurs chez mon petit fleuriste du dimanche… c’est bon, c’est rassurant et il n’y a rien de terrifiant ni de régressif la dedans.
Je te l’ai déjà dit, je suis une Aston Martin, tu ne peux pas me conduire comme une deux chevaux !
Je veux un homme qui me choisisse pour moi, et non malgré moi.
Je le trouverai.
Oui je suis bordélique.
Oui j’ai bien trop de talons aiguilles. Oui je suis dépensière : merde, c’est moi qui travaille pour gagner ma vie !
Oui je veux un chien et je veux vivre en ville. Loin, très loin de la pluie…
C’est vrai, je voudrais faire un tour de manège, ou de la trottinette une sucette à la bouche.
Je voudrais faire l’amour n’importe où, intensément, tendrement ou même désespérément.
Je ne devrais pas me retrouver toute seule des semaines entières parce que tu aimes ton métier qui t’éloignes toujours un peu plus.
Pourquoi ? Parce que j’en souffre !
Une larme coule sur ma joue, le pire, dans ce gâchis est que j’ai fait mon maximum et que je tenais à toi.
Ne plus jamais te voir faire la fête et te mettre dans cet état là.
Car ça m’a traumatisé.
Un homme, un vrai ne devrait pas perdre sa contenance devant une femme, car elle ne le regardera plus jamais de la même façon.
J’ai cru que tu me choisirais.
Que tu m’épouserais. Moi, ton amoureuse, ta femme, ta reine.
Tu as seulement émit l’idée de me foutre en cloque…. Sur une île bien éloignée de tous les gens que j’aime, seule, isolée, à ta merci.....
Nous avons déjà fait le déplacement une fois. Un fiasco. Je n’aurai plus l’énergie.
Je regrette, je vaux bien mieux que ça.
Tu vas me manquer pp.
Je t’aime tu sais.
Mais je n’ai simplement jamais eu la chance de tomber amoureuse de toi.
Tu étais tellement occupé à ne pas être là, à te méfier…. Ah il ne faut pas te prendre pour un con…
Qui se sent bien conne désormais ?
Tu me manques quand même.
Non, mon chéri, je ne peux plus continuer à faire semblant de ne pas voir combien je suis malheureuse.
Tu vois je l'admets, je suis usée et triste.
Que Dieu nous garde.
E