Little me in the box
Il y a de ça quelques temps, j'ai eu comme beaucoup d'entre nous à faire face à une expérience douloureuse qui m'a plongée dans une très profonde dépression.
Ceux qui me connaissent savent que je ne fais pas les choses à moitié.
J'ai du voir un psychanalyste.
Nos discussions et l'écriture qu'il m'a recommandée pour me libérer (et qui m'a conduite à ce blog), m'ont bouleversé, mais m'ont libéré.
Je n'ai pas toujours été cool, et bien dans ma peau.
J'ai longtemps été trop maigre et exclue, pas à ma place ni sur le plan social, ni sur le plan familial (trop libre, trop éloignée du standard familial, tentant en vain de rentrer dans le rang).
J'étais fatiguée, usée, amaigrie, et désespérément triste. Et le pire. Je ne m'aimais plus du tout.
Le médecin et moi en avons donc conclu, que pour mon bien, je devrais me reposer.
Me couper physiquement et émotionnellement des autres.
J'ai décidé de me laisser dormir aussi longtemps que j'en aurais besoin.
Une boite à bijoux, quelques photos souvenirs d'enfants, quelques affaires personnelles.
Et j'ai du laisser celle que j'étais, dire au revoir, et prier pour moi.
Et je suis devenue une nouvelle personne, toute neuve.
Laisser le négatif derrière moi, et revenir, en force, et, avec le temps, avec le sourire.
J'ai pu refaire des choses, gagner confiance en moi,
J'ai rencontré de belles personnes, j'ai pris des décisions, aller à Nantes pendant un an pour suivre mon copain, avoir des projets professionnels et m'épanouir.
Doucement, vivre une vie normale, ne pas se détester, prendre soin de soi. Ne pas se cacher derrière ses peines. On ne peut pas mettre de la colle forte pour rassembler les fissures de l'âme, il faut du courage, de la volonté. Et être humble. Reconnaître que l'on ne peut pas le faire seul, et accepter une main tendue.
Sourire au soleil qui nous caresse la peau, ou à un enfant.
Refaire de la trottinette, manger des sucettes, laisser vivre l'enfant gaie que j'étais avant de perdre confiance en moi.
Doucement, je me suis imposée à moi même.
Non, c'est vrai que je ne coûte pas moins cher, et non je ne veux pas des soi disant amitiés toxiques qui n'en sont pas.
Je suis une femme, je peux tout faire, et être celle que je désire.
M'offrir des fleurs, une paire de talons, porter un projet à terme, séduire un homme avant de le laisser rentrer seul chez lui.
Je n'avais plus repensé à cette boite à bijoux, sur l'étagère du placard, dans mon ancienne chambre de jeune fille.
Mais, je suis rentrée chez moi à Noël, en Côte d'Ivoire, et je suis retombée dessus.
Pas d'angoisse, juste un bien-être, une paix. J'étais émue de relire le journal tenu pendant toute cette horrible période de ma vie, et tellement heureuse, d'être moi.
Simplement. L'autre moi a dormi quatre ans, pendant ce temps, l'enfant que j'aie pu être a grandi, elle s'est nourrie, a découvert de nouveaux horizons, et elle est heureuse.
Ces deux facettes, restent en moi .
J'assume, j'ai été mal dans mes baskets un très long moment, mais j'étais très forte pour me voiler la face. J'ai aimé, souffert, pleuré, et puis j'ai souri, mangé, découvert, grandi.
Je ne suis pas complètement rétablie.
Je sais que je ne me remettrai pas en danger de sitôt.
On ne guéri pas en un instant, il faut laisser au corps et à l'esprit le temps de digérer et de faire son deuil.
Cet article est pour un ami, qui je le sais se reconnaîtra.
Tu es en évolution.
J'aimerai t'aider comme ce médecin l'a fait pour moi avec la dissociation.
Malheureusement, je ne suis pas psychanalyste et je n'ai pas les compétences pour t'accompagner dans ce travail.
Le fait d'être allé consulter est une preuve de courage.
Je suis très fière de toi.
Il est possible d'évoluer, puisque j'ai pu le faire.
Simplement, tout le monde n'a pas besoin des mêmes solutions pour aller de l'avant.
Il te faut juste faire preuve de patience et de tolérance avec toi même. On apprend pas à marcher du jour au lendemain. On ne guérit pas d'un traumatisme en deux jours non plus.
Un jour, tu retourneras à tes souvenirs et tu souriras, reconnaissant de voir que toi aussi tu t'en es sorti.
Entre temps, je serai là pour toi.
Merci, à toutes les personnes qui m'ont accompagné depuis tout ce temps.
Sans vous je ne serais pas celle que je suis devenue.
Xoxo
E